Le métier de community manager a beaucoup évolué ces dernières années, et encore plus depuis l’arrivée de l’intelligence artificielle dans nos outils du quotidien. Si les avancées technologiques sont pensées pour nous soulager, elles apportent aussi leur lot de stress, de surcharge mentale et de pression.
En 2025, il devient urgent de parler d’un sujet souvent mis de côté dans nos métiers du digital : la santé mentale des community managers. Parce que l’on est forcément moins performant quand on est épuisé et encore moins créatif. Certains community managers pouvant parfois frôler le burn-out.
CM : un métier passionnant mais parfois trop exigeant !
Devenir community manager, c’est switcher chaque jour entre plusieurs missions : la modération, la création de contenu, la veille, le support client, l’analyse de données, etc. Le CM étant souvent seul, il peut aussi être amené à gérer plusieurs comptes ou clients.
Cette dimension multi-compétences peut être certes enrichissante pour un community manager, mais elle a un revers : la fatigue mentale. La pression en temps réel, la nécessité d’être toujours réactif et proactif, la gestion de crises et de commentaires négatifs… tout cela peut exercer une forte pression, même pour des profils aguerris et habitués à ce métier.
A cela on peut ajouter la performance recherchée, ainsi que les KPI et les objectifs à atteindre en community management : l’engagement, la portée, le nombre de clics, le trafic, les conversions, etc. C’est un métier pour lequel on en attend toujours plus, et trop souvent avec des moyens limités, voir sans budget.
L’IA offre-t-elle un gain de temps ou est-ce une nouvelle source de stress ?
L’intelligence artificielle a sans doute bouleversé la façon de travailler de nombreux CM. Génération de contenu, réponses automatisées, analyse de données, veille assistée, etc. et tout ça va beaucoup plus vite, c’est indéniable.
Cependant derrière cette efficacité apparente, de nombreux CM ressentent une pression nouvelle :
- Faut-il être expert IA pour être à jour ?
- Comment rester légitime vis-vis d’outils qui font (presque) tout à notre place ?
- Doit-on produire plus, plus vite, pour suivre un rythme imposé ?
Ce changement radical de la perception du métier et sa gestion, peut générer une véritable perte de sens, voire une crainte de devenir inutile à terme. Si l’humain a toujours sa place, certains y voient juste un rôle de contrôle pour s’assurer que l’IA délivre des informations vérifiées.
Le CM peut perdre toute notion de réflexion, de créativité et tout déléguer à une machine en quelque sorte !
La santé mentale des community managers : les chiffres parlent
Plusieurs études récentes provenant de Swello et du BDM notamment, mais pas que, mettent en lumière des signaux d’alerte, même si l’IA n’est pas forcément responsable :
- Plus de 40% des community managers disent se sentir épuisés émotionnellement.
- Une majorité d’entre eux reconnaît avoir du mal à déconnecter en dehors des heures de travail.
- Beaucoup évoquent un manque de reconnaissance de leur métier, qui est encore flou pour de nombreuses entreprises.
C’est un vrai malaise qui reste souvent silencieux, par peur de paraître fragile ou de perdre toute crédibilité. Mais les faits sont là et les mutations incessantes du métier avec des compétences qui s’empilent ne font absolument rien pour arranger les choses. Tout ne peut pas reposer sur un seul profil !
Comment préserver son bien-être quand on est community manager ?
Voici quelques bonnes pratiques à adopter, que l’on soit CM freelance ou en poste au sein d’une entreprise. Le but étant de mieux gérer la pression au quotidien :
Poser les cadres de son rôle de CM
La première chose à faire est de poser les cadres dés l’embauche, en sachant vendre son métier et ce qu’il implique. Au-delà c’est au CM d’instaurer ses propres limites au travail :
- Bien vendre son métier à l’embauche pour clarifier le rôle, et ne pas se retrouver à devenir un vendeur 3.0 à la performance par exemple,
- Définir clairement ses horaires de travail, les faire respecter, et ne pas faire empiéter son travail sur sa vie privée,
- Clarifier ses missions pour éviter de se disperser : un CM ne devrait pas être un couteau suisse, mais faire état de 2/3 expertises qui le qualifient pour des tâches spécifiques liées au domaine d’activité de son employeur,
- Savoir dire non : refuser une tâche mal définie, c’est souvent un pas vers plus d’efficacité et c’est valable pour les indépendants notamment.
Savoir se déconnecter du web et du travail
- S’autoriser des plages horaires sans notifications : que ce soit en soirée, les week-end, et surtout durant ses vacances, même si on sait que la conscience professionnelle peut rattraper tout CM. C’est l’équilibre à trouver qui fera la différence.
- Désactiver toutes formes d’alertes inutiles des applications utilisées dans le cadre de son travail,
- Entamer une détox numérique si cela devient trop, car l’équilibre vie perso et vie pro doit être respecter.
Mieux gérer sa veille
- Organiser sa veille dans un laps de temps défini : 30 minutes le matin et/ou l’après-midi par exemple mais pas en continu.
- Penser à automatiser certaines tâches récurrentes (curation, alertes) sans tomber dans l’utilisation abusive de multiples outils.
La veille n’est efficace que si elle est digérée et analysée, car on sait pertinemment que trop d’infos tuent l’info.
Quelques outils pour réduire la charge mentale du CM
Voici quelques ressources utiles pour les community managers qui veulent reprendre le contrôle sur leur travail et alléger son impact sur leur santé mentale :
- Petit Bambou, Calm : ce sont des applications de méditation qui guident l’utilisateur.
- Notion, Trello, ClickUp : ces applications reconnues dans le monde du digital permettent d’organiser ses tâches, ses contenus et sa veille.
- Clockify, RescueTime : ces outils sont principalement fait pour analyser son temps et pour en gagner.
Sans oublier les pauses régulières que l’on doit s’infliger même si ça semble difficile de décrocher. Pensez aux micro siestes quand elles sont envisageables, et si vous le pouvez, aller marcher dans la nature quelques minutes pour vous aérer l’esprit et recharger votre créativité.
Créer du lien pour éviter l’isolement
Le community manager est souvent seul, et à ce titre, il est bien de savoir s’entourer de bonnes personnes et de créer du lien au-delà des réseaux sociaux. Même au sein d’une grande entreprise, il peut vite être isolé dans sa mission. D’où l’intérêt de créer du lien avec d’autres professionnels et des confrères, sans oublier d’entretenir les liens avec ses proches qui peuvent être de bons conseils lors de passages à vide.
Profitez-en aussi pour créer du lien via des canaux en ligne et des évents physiques :
- Rejoignez des groupes de discussion via des apps comme Slack, Discord, les groupes Facebook ou LinkedIn dédiés à votre domaine d’activité et votre rôle.
- Participez à des événements physiques, des afterworks, des évents spécifiques où des apps comme meetup vous aideront à les localiser.
- Échanger sur ses bonnes pratiques, ses galères, etc. pour créer du lien et s’entraider avec des confrères.
Parfois il suffit juste d’échanger pour lâcher la pression et se savoir bien entouré.
En conclusion
Le community management relève d’un métier où la passion reste forte. Mais comme toute passion, il peut parfois nous grignoter notre temps précieux si l’on ne fixe pas de limites. L’équilibre vie pro et vie perso est également très important pour éviter les tensions et obtenir le soutien de sa famille.
L’IA, les outils, les process, sont des sujets qui évoluent très vite, mais il ne faut jamais oublier que l’humain doit rester au centre et que le CM reste une personne réelle derrière un écran.
Avoir une bonne santé mentale est important pour préserver sa passion, sa créativité et surtout l’envie d’aller travailler. Il faut savoir tirer une pleine satisfaction de son métier et savoir fixer des limites raisonnables à ses missions.
En clair, prenez soin de vous !
